Les vaches allaient…

Photographies de campagnes

Depuis que l’appareil photo pend à mon cou lors de mes ballades campagnardes, j’ai eu maintes fois l’occasion de rencontrer des charmants ruminants, faciles à photographier car très peu véloces, peu farouches et très curieux de nature. Faute de train à regarder passer dans certaines campagnes profondes, les vaches se contentent de photographes…

Et oui, j’adore photographier les vaches ! La preuve en est la rubrique que je leur consacre sur mon site de photos. Petite revue de trois photographies qui me plaisent beaucoup dans ce domaine.

Beurre salé

Etretat, France, 16 septembre 2004

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Cette photographie de vaches a été prise en Normandie, lieu aux rencontres bovines fréquentes. Lors d’une marche le long des falaises entre Étretat et Vattetot, alors que je prenais un chemin qui allait me ramener vers la route du retour, m’éloignant de la mer, j’ai surpris trois vaches regroupées sur une coteau de prairie, dont les silhouettes se découpaient sur la mer et le ciel. La photographie était nécessaire et fut immédiate. J’ai tenté de conserver le graphisme visuel de la situation en accentuant le rôle des lignes nettement précises de la prairie, de la mer et du ciel. Les couleurs sont assez uniformes pour imprimer les trois corps presque noirs et blancs des ruminants sur ces plans superposés, comme s’ils avaient été découpés aux ciseaux.

J’ai toujours l’impression de retourner en Normandie lorsque je regarde cette photographie. Tout y est : la mer, les pâturages et les vaches… Elle inspire le repos et la sérénité.


Meuh !

Mazille, France, 19 août 2005

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Ce regard si proche et si interrogateur, manifestation d’une curiosité évidente, a été capté un matin dans le charmant village de Mazille, en Bourgogne, campagne elle aussi propice à ces rencontres bovines. Alors que je longeais un mur de pierres sèches comme il y en a tant dans ce magnifique paysage, j’ai relevé la tête et l’appareil photo sur une tête de vache qui me surplombait de son parc-terrasse, me regardant cheminer l’œil aux aguets. Il est certain qu’à l’heure matinale où ça s’est passé, 8h20, il n’y avait pas grand chose d’autre à admirer pour elle… Le matricule 4296, ayant certainement fini de ruminer dans son coin, a estimé que j’offrais un spectacle amusant pour démarrer sa journée pleine d’activités.

Ce que j’aime dans cette photographie, c’est le regard posé sur moi, à la fois profond et vide ! C’est toute la puissance des vaches que de savoir porter un regard aussi expressif, mais en même temps si peu intelligent, sur le monde… J’aime aussi l’harmonie des couleurs, entre la pierre et la peau, ainsi que la rugosité des deux, avec en particulier les tâches sombres (des mouches !) éparpillées sur la tête et les cornes, comme des verrues. Il y a un fort contraste avec la peau si lisse que l’on aperçoit derrière, et qui s’uniformise avec l’aplat de la couleur du ciel…


Une peau de vache

Bullion, France, 2 mai 2008

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Récemment, j’ai découvert, un peu par hasard lorsqu’il s’agit d’expérimentations animales… non, d’expérimentations photographiques sur les animaux, que la peau de certains mammifères est très riche de couleurs et de reliefs, faciles ou non à capter avec l’appareil. Cette photo fait partie de ces expérimentations. Une autre, plus ancienne, présente dans la série de photos ci-dessous illustrant ce texte, montre la fuite de la ligne noire sur la croupe d’un jeune cheval.

Bien sûr, pour réussir ces images, il faut être aidé, à la fois par l’animal qui doit avoir une peau intrinsèquement agréable, et surtout débarrassée de toutes tâches et souillures (contrairement à ce que montre une photo de la série ci-dessous), mais aussi de la lumière, si possible suffisamment rasante pour mettre en relief la pilosité et ses nuances de couleur. Ce fut non seulement le cas pour cette photo, mais en plus la vache, cachée derrière un arbre, m’offrait une composition des plus amusantes, en rapprochant le grain de l’écorce aux boucles des poils, avec un mouvement général vertical dans les stries de l’arbre et des mouvements tantôt horizontaux et tantôt verticaux sur la peau de l’animal. Le tout se trouvait justement éclairé par la lumière d’un soleil printanier encore bas, que je n’ai eu qu’à intensifier par un coup de flash pour rehausser le contraste des couleurs.